Tord boyaux, Acrylique sur papier marouflé sur toile, 3m10 x 1m50, 2010-2013
Photos : Clément Guignard
Tord boyaux est la montagne russe de Chatteland, attraction pluridimensionnelle au parcours tendre. Suivez ce parcours coulant, humide et organique (au sens de organe) se démultipliant de traces de pinceau en traces de pinceau. Sensations garanties !
Ces montagnes russes sont inspirées de la décomposition du mouvement que l’on retrouve chez les futuristes italiens. Elles explorent les dimensions différentes de Chatteland comme on peut parler des différents référents géométriques en mathématique où tout paraît de ce fait possible.
Il y a donc un parallèle avec la géométrie non euclidienne, comme par exemple la géométrie hyperbolique où plusieurs droites (traits abstraits si vous voulez) parallèles passant par un même point (donc plusieurs droites possibles au même endroit donc dans d’autres « strates dimensionnelles»), ou géométries à n dimensions en général qui nous poussent à considérer l’espace où l’ont vit d’une manière totalement différente. Ce qui pourrait nous ramener à des conceptions de l’infiniment petit à l’infiniment grand à travers les barrières du visible et de ce fait à considérer de l’invisible dans les choses que l’ont perçoit mais aussi l’inconcevable. Le « non connu » et l’invisible soulignés ici suscitent donc l’imaginaire en plus de la possible crainte de l’inconnu. Ce qui nous amène à la science fiction, science à part entière purement intuitive et littéraire qui se révèle souvent presque exacte dans le futur.
Dans cette peinture la perspective est perçue différemment comme dans les descriptions des mondes extra terrestres de Lovecraft (par exemple Yuggoth qui s’est révélée plus tard être une projection de ce qu’on a découvert comme étant Pluton) et où tout parait absurde, notamment la géométrie donc la mise en espace, mais qui est pourtant réelle dans l’espace du récit.
Dans ce travail les effets recherchés d’oppositions entre rigueur et mollesse ont demandé plusieurs couches (plusieurs dimensions ?) et ont demandé un travail poussé dans la durée. L’idée était de créer une structure rigide tout en la cassant sans arrêt pour trouver une cohérence nouvelle ce qui est une expérimentation nouvelle dans mon travail.
To be continued…
Anne-Sophie Yacono, 2013