Photos de l’exposition « Chatteland, elles sont parmi nous » ayant eu lieu dans la galerie de l’artothèque de Nantes chez Art delivery, dans l’école des Beaux arts de Nantes du 21 janvier au 17 février 2023.
Photos réalisées par Christine Marchat, Keane Carmel et Anne-Sophie Yacono
Texte de l’exposition d’Elora Weill Ungerer visible Ici
Emission sur l’évènement être un homme sur prun’radio ici
Sur une invitation des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire et dans le cadre du festival Être un homme proposé par le Grand T, l’artiste Anne-Sophie Yacono, diplômée en 2011, investit l’espace du showroom de la Collection située au rez-de-chaussée de l’école d’art de Nantes.
Elle propose une exposition personnelle basée sur son œuvre prolifique, composée de différents médiums : sculptures, peintures et dessins, intitulée Chatteland, elles sont parmi nous…
Sous couvert d’un vocable ironique pour désigner un univers tentaculaire consacré à la représentation artistique du sexe féminin, Chatteland dévoile un monde imaginaire à la représentation fantasmatique très élaborée qui prend une apparence extraordinaire, voire extraterrestre. Elle donne à voir à la fois un aspect burlesque aux organes humains et paradoxalement livre des formes de flore monstrueuses ou encore l’image d’une faune secrète et mystérieuse, où le sexe masculin et féminin prennent des atours énigmatiques.
Les couleurs et les formes prolifèrent telles des aliens intriguants dans l’exposition, sous des médiums variés tout autant fragiles qu’imposants. Comme figés dans un cocon, prêts à être réveillés par le regard des spectateurs, les volumes, installations et dessins se déclinent rebondissants entre eux dans l’espace et vont se déployer à foison pour renverser notre civilisation : celle du patriarcat dominant et évoquent la nécessité de s’en défendre, de se réfugier ailleurs, de se révolter.
Les portes de Chatteland s’ouvrent sur le mystère de la sexualité, s’emparent d’une palette infinie de roses. Non pas de ce conventionnel rose fillette, mais de ces roses de la chair, ces roses de l’intérieur du corps, des viscères et des organes, du rouge sang aux liquides corporels.
Onirique et grotesque, asbtrait et fictif, monstrueux et délicat, le travail d’Anne-Sophie Yacono absorbe, engloutit, digère comme un monstre pour qui la sensualité convoque peurs profondes de l’enfance et supplices charnels et la sexualité invoque désirs enfouis et mystère absolu de la chair humaine.
Texte de Mai Tran