Exposition //performances
Nuit Blanche juin 2023
Avec les artistes et performeur·ses : Pauline Delwaulle, Su Friedrich, Agnès Geoffray, Dom Gilliot et Zouzou, Barbara Hammer, Aurore Le Duc, Wura-Natasha Ogunji, Nathalie Perret, Agnès Varda, Anne-Sophie Yacono, Euridice Zaituna Kala
Commissariat : Clélia Barbut et Charlotte Hubert Porteur du projet : École et centre d’art contemporain Camille Lambert
The Love Boat emprunte son titre à la série télévisée américaine La croisière s’amuse, 249 épisodes et demi diffusés sur écran bombé entre 1977 et 1987 à bord du Pacific Princess. Une exposition flottante qui se présente comme une croisière romantique sur une péniche qui descendra la Seine de Juvisy-sur Orge à Vitry-sur-Seine. Au croisement entre cinéma expérimental et son, photographie et céramique, performance et installation, les artistes invité·es explorent tout·es les méandres narratifs de l’eau. De Douarnenez à San Francisco, de Lagos à Jeju Do, leurs pratiques multiples occupent la péniche Bali avec une constellation de gestes et de figures qui se dispersent sur le pont loin d’Avignon, dans les cabines-jumelles, au bar-coktails, à travers les hublots-miros : Ama et Penn Sardin, familles vagues, frite en mousse et gréement, drapeaux et chute d’eau, bidon et corps en flottement…
Au gré de deltas sibyllins et d’embouchures alambiquées allant jusqu’en mer de Chine et dans l’océan Indien, le fleuve parisien qui forme le lit de cette croisière s’écrit dans la fiction. On y navigue en des eaux antres-mêlées comme les sentiments, parfois en bouche-à-bouche, parfois en apnée, le plus souvent une tasse à la main. Car la romance c’est aussi rencontrer un iceberg à tribord, comme la proue rouillée du Titanic est là pour nous le rappeler, épave de l’amour entre Kate Winslet et Léonardo Di Caprio qui repose aujourd’hui quelque part dans le nord de l’Atlantique. Pour ne pas oublier ce qui git et vit au fond, cette croisière se veut enfin également temporelle et, au cours d’une chronologie allant des années 1960 à aujourd’hui, on sillonnera les généalogies féministes qui transforment en chants de lutte les récits engloutis.
Pièces montrées en photos :
Anne-Sophie Yacono, Prélèvements de peau, installation et impressions lithographiques sur latex et clous, 23 pièces de latex imprimées, dimensions variables, 2010-2011
Anne-Sophie Yacono, Ensemble Chatteland (vue satellite), lithographies en noir et blanc, tirages sur papier « carte », 53 x 77 cm, 2011
Céramiques par Nathalie Perret de Fonseca
Photos : Anne-Sophie Yacono